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Les violences sexuelles du 7octobre 2023 sont-elles solubles dans l'antisémitisme ?

Le mardi 2 décembre, le Centre Medem a accueilli Nora Bussigny pour son livre Les Nouveaux antisémites, et Galina Elbaz 1ère Vice-présidente de la LICRA, pour une conférence-débat animée par Arlette Zilberg, porte-parole des CitadElles.

Nous ne transmettons que l'introduction d'Arlette Zilberg, car la suite fut un échange à bâtons rompus, entre trois femmes de trois générations qui se suivent, courageuses, battantes, féministes universalistes.


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"Merci au centre Medem de m’accueillir ce soir avec Nora Bussigny et Galina Elbaz, et à vous pour votre présence. Merci à Nora et Galina.

Pour les féministes, il y a 2 dates importantes dans l’année : le 8 mars, et le 25 novembre.

Lorsque j’ai choisi pour cette soirée, ce titre ironique, à l’humour grinçant, c’était parce qu’il aurait lieu quelques jours après le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. J’aurais tout aussi bien l’intituler : L’antisémitisme est-il soluble dans les violences sexuelles du 7 octobre 2023 ? De fait, j’anticipais sur la manifestation qui devait se tenir le 22 novembre 2025.

Car depuis deux ans, nous voyons celles et ceux que j’appellerai les « palestinistes », empêcher le cortège des Juives et alliées du collectif "Nous Vivrons", d’intégrer la manifestation contre les violences faites aux femmes, que ce soit à Paris ou à Marseille.  

23 nov et 8 mars 2023, 23 nov et 8 mars 2024 et le 22 nov 2025. A chaque fois, le collectif Nous Vivrons a tenté de participer au cortège des manifestations de femmes. Il s’agissait de visibiliser les violences sexuelles commises par les terroristes du Hamas à l’encontre des Israéliennes le 7 octobre 2023 et à l’encontre des otages.

"Nous Vivrons" a tenté de négocier sa place dans la manifestation, avec les organisatrices que sont le collectif Grève féministe et le collectif Nous Toutes.

En vain, puisque si Nous Vivrons et ses alliées (je veux parler du collectif féministe Les CitadElles, de la LICRA, du Printemps Républicain, de la Ligue du Droit International des Femme, des Iraniennes de Femme Azadi et Homa), ont pu se regrouper et parfois même marcher, ce fut sous protection policière et du SPCJ ( Service de Protection de la Communauté Juive). Nous avons parfois été bousculées, insultées, et avons même essuyé des tessons de bouteilles comme le 8 mars 2024.


Les insultes les plus fréquentes : « sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes » ! Par la magie de ce slogan, les femmes juives voulant visibiliser les viols des terroristes du Hamas sont transformées de solidaires des victimes de viols, en bourreaux !


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Je ne parle même pas des drapeaux palestiniens distribués et essaimés partout dans les cortèges. Sachez juste que dès novembre 2023, le camion-sono d’EuroPalestine (extrême droite Dieudonné Soral etc) était présent dans la manifestation, place de la Nation. Le 8 mars 2024, c’est Omar Alsoumi lui-même, Porte-parole du collectif Urgence Palestine dont les liens avec Samidoun et le FPLP sont avérés, qui jetait des tessons de bouteille sur le cortège de Nous Vivrons.

Un mot sur « la convergence des luttes » entre l’X gauche, les « palestinistes », et les mouvements féministes. Ça vient de loin, des Etats Unis. Ce sont principalement les mouvements décoloniaux et woke, qui influencent ici, celles qu’on appelle les « néo-féministes ». Leurs références sont Angela Davis figure de l’afro féminisme, et Judith Butler qui a transformé l’intersectionnalité en dogme, alors qu'elle est un paramètre et outil d'analyse. Judith Butler est juive, férocement antisioniste et décoloniale. Si on y ajoute un zeste de théorie de sociologues d’extrême gauche qui analysent la société uniquement à travers le prisme dominants/dominés, capitalistes/exploités, on obtient un cocktail de féminismes inconciliables. D’un côté les féministes universalistes et laïques, de l’autre, des féministes qui au nom de la convergence des luttes dévoient et subordonnent droits des femmes et luttes féministes à d’autres causes, comme on l’a vu depuis le 7 octobre, à la lutte contre le sionisme, le capitalisme ou même Macron.

Je vais maintenant présenter mes invitées.


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Nora Bussigny, 30 ans, journaliste, collaboratrice à Marianne, Le Point. Je la connais bien car je lis aussi avec attention ses articles dans Franc Tireur, dont la directrice de publication est Caroline Fourest que nous avons déjà reçue dans ces locaux. Les deux derniers livres de Nora, Les nouveaux inquisiteurs, et, Les nouveaux antisémites publié en octobre dernier, l’ont consacrée journaliste d’investigation. Pour ce faire, elle a travaillé en immersion dans les terres woke, et dans les rangs de l’ultragauche. Elle a témoigné devant la commission d’enquête parlementaire sur les liens entre LFI et les islamistes. Elle vient de porter plainte contre Paul Vannier, député LFI, pour cyberharcèlement, mise en danger de la vie d’autrui et menaces de crime.


Galina Elbaz, 51 ans, avocate et 1ère vice-présidente de la LICRA. Tu es déjà intervenue dans nos locaux avec Isabelle Rome, après le 7 octobre 2023, et nous avions discuté de la qualification juridique des agressions sexuelles par les terroristes du Hamas, la différence entre crime de guerre et crime contre l’humanité, antisémitisme ou pas, visée génocidaire, impunité ? Tu interviens souvent comme avocate, au nom de la LICRA sur la question de l’antisémitisme et l’antiracisme. On t’a vue encore il y a deux jours sur les ondes, nous parler de la plainte de la LICRA contre le professeur d’histoire à Lyon 2 qui a publié une liste de, je cite « 20 génocidaires à boycotter en toutes circonstances » .


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Tu es membre du comité de rédaction du DDV ( le Droit De Vivre, revue de la LICRA), et tu nous as apporté des exemplaires de la revue : L’universalisme, une idée neuve, et aussi De l’antisionisme à l’antisémitisme. Pour finir, toi aussi tu es aussi victime de cyberharcèlement et tu viens de déposer plainte.

Nous avons donc ici, deux femmes, courageuses. Merci encore à vous d’être ici ce soir.

Je vais d’abord proposer à Nora Bussigny de nous parler de son dernier livre, de son expérience, avec peut-être un focus sur ce qu’elle a vu et compris de ce paradoxe qui amène des féministes à taire, justifier voire même effacer les crimes sexuels des terroristes du Hamas. Y’a-t-il une part d’antisémitisme ? (Nora, tu as entre 20 et 30 mn).leur sujet.

 

Merci Nora, et maintenant je me tourne vers Galina Elbaz, qui va nous parler de ses combats en tant que Vice-présidente de la LICRA, des affaires qu’elle a plaidées, de la stratégie de la LICRA pour gagner des procès, et de tous ces dispositifs que nous, qui ne sommes pas juristes, avons du mal à appréhender (article 40, loi sur la presse…). Tu es venue avec 2 revues du Droit de Vivre, merci de nous en dire quelques mots. (Galina, tu as entre 20 et 30 mn)."


Les échanges avec le public furent riches, nos trois intervenantes connaissant parfaitement leur sujet et étant complémentaires. Le public, paritaire, semblait captivé par les sujets abordés. Comme quoi, le féminisme lorsqu'il est porté par de telles personnes reste un sujet passionnant et aussi de concorde.


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