
Le récit du pari improbable de 3 femmes d'ouvrir une librairie au Caire
C'est en 2002, par coïncidence le 8 mars, journée internationale du droit des femmes, que Hind, Nihal et Nadia, l’autrice du livre, ouvrent une librairie au Caire.
L'amour des livres, de la culture égyptienne et l'absence de librairies modernes en Egypte les ont conduites à se lancer dans cette aventure : créer un lieu de vie, et pas « aux allures de tombeaux » telles que les rares librairies existantes.
La bureaucratie, la censure, la société patriarcale ne les détournent pas de leur ambition de faire vivre un lieu de culture indépendante qui fait défaut dans l’Egypte du début du millénaire.
Diwan est également un Café, conçu comme lieu de quiétude pour les clients, lecteurs ou de passage, mais surtout lieu public pour les femmes, refuge car « moins chargé de contraintes qu’impose le fait d’être une femme à l’extérieur, où notre non-existence ne cesse de nous être renvoyée au visage ».
Le nom Diwan a été choisi pour sa polysémie : recueil de poèmes, maison d’hôtes, lieu de réunion, divan,… et pour sa facilité de prononciation en arabe, français et anglais les 3 langues présentes dans la librairie.
Grands lecteurs, clients curieux ou tatillons, se succèdent au fil du temps et la librairie se développe en plusieurs succursales jusqu’à devenir emblématique.
La libraire du Caire est le récit de ces femmes indépendantes qui franchissent les obstacles de la société patriarcale et de la montée du conservatisme religieux mais aussi un tableau de la société égyptienne contemporaine.
Ce récit nous montre aussi un combat pour faire exister un lieu à rebours de la culture de l’image, l’immédiateté et l’éphémère de la société actuelle. Affirmer la culture littéraire, le temps long de la lecture et des échanges, indispensables à la liberté et la vie intellectuelle, un sujet d’actualité !
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