
Le 15 janvier dernier, nous étions invitées au Musée de l’histoire de l’immigration pour l’avant-première du premier long métrage du réalisateur Stéphane Ly-Cuong, Dans la cuisine des N’Guyen.
Une comédie musicale qui met en scène des personnages truculents issus pour la plupart de la diaspora vietnamienne, voilà qui est déjà exceptionnel. On a aimé les scènes intimistes qui se déroulent dans la cuisine du restaurant et nous transportent dans un univers inconnu, l'envers du décors.
Une comédie ? On valide ! On a ri, de bon cœur, du début à la fin, et cela fait tant de bien… Musicale ? on valide !
Un film féministe ? On dira plutôt un hommage aux femmes, dans leurs diversités, sans aucun jugement ni idéologie sous-jacente.
Un film dont le budget est de 2 millions d'euros, lorsque d'autres voisinent les 20, voire 40 millions…et bien plus.

Deux vieilles amies vietnamiennes tiennent un restaurant, et tentent de coller à la mode culinaire des nems pour plaire aux non-vietnamiens …, la maman, qui n’a qu’un rêve : que sa fille Yvonne reprenne le restaurant, ou devienne avocate, ou fasse un beau mariage avec un vietnamien de la diaspora, si possible le fils de sa meilleure amie … l’amie de la mère, qui garde un secret (son fils est gay) et protège son fils malgré tous les préjugés.
Une histoire d’amour entre des femmes et leurs enfants, un amour universel qui nous émeut, avec des conflits intergénérationnels … Qui parmi nous n'a jamais vécu ce type de conflit ?
Et puis, il y a Yvonne (formidable Clotilde Chevalier), jeune actrice ayant suivi le Cours Florent, qui rêve de faire carrière dans la comédie musicale, et refuse tous les rôles l’assignant à résidence dans les rôles caricaturaux de femmes asiatiques.
Et puis il y a Thomas Jolly, dans le rôle d’un metteur en scène faisant passer des castings, hilarant tant il est caricatural et empreint de préjugés sur l’Asie et les femmes asiatiques ….
On ne va pas spoiler, mais on vous l’assure : ce film est une pépite, pleine d’humour, d’amour, de légèreté. Jamais pleurnichard. Ici aucun ressentiment. Il met en scène une communauté dont on entend rarement parler, et dont les personnages formidablement interprétés, représentent des femmes et des hommes, attachants dans leur humanité. Un hommage à ces femmes exilées, immigrées, qui ont traversé de terribles épreuves, et qui font le pont entre leur pays d’origine et la France.
Sortie en salles : 5 mars 2025. A ne pas rater.
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