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TOP 7 des Trophées Education de la Invitées,

Dernière mise à jour : 9 mai

Les Trophées Education de la LICRA récompensent les actions éducatives des sections locales de l’association dans le domaine scolaire, pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme. Invitées, nous avons été impressionnées par le travail de terrain accompli par différentes sections locales de la LICRA. La remise de 7 trophées s’est déroulée au Sénat, le 5 mai dernier. Ces récompenses ont été attribuées pour des travaux très divers, menés aussi bien dans des écoles primaires de la Drôme sur des parcours citoyens, qu'à l'Ecole Estienne de Paris pour son projet "serious game" articulé autour du nageur français Alfred Nakache.

Nous avons été accueillis par le sénateur Pierre-Antoine Lévi, membre de la Commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat, Abraham Bengio, président de la commission Culture de la LICRA, Juliette Meadel, ministre déléguée chargée de la Ville, et Hélène Bouniol présidente de la Commission éducation de la LICRA.


Notre porte-parole Arlette Zilberg a eu l’honneur de remettre, en présence de Guillaume Gicquel représentant le Ministère de l'Education nationale, un trophée récompensant la section Dunkerque – le Littoral, pour son travail avec des élèves et professeurs de Lycées Professionnels, sur les migrants. En partenariat avec le cinéma Studio 43, cette section avait déjà organisé des cinés-débats autour de films sur Simone Veil, ou La plus précieuse des petites marchandises, films qui traitaient de l’antisémitisme. Cette année fut consacrée au racisme, en s’appuyant sur le film de Ken Loach, The Old Oak, film qui traite de la question des migrants. Souhaitons à Ken Loach qu’il comprenne que l’espace entre racisme et antisémitisme, est plus fin qu’une feuille de papier de cigarette …



Voici le texte de l’intervention de Arlette Zilberg, lors de la remise du trophée :

« Je félicite la LICRA Dunkerque d’avoir pris la question des migrants à bras le corps.

Nous le savons, cette question est prégnante dans la région de Dunkerque et à fortiori à Grande-Synthe (sise dans la banlieue nord de Dunkerque). Les scores du Rassemblement National aux dernières élections législatives sont très élevés et inquiétants. Détourner le regard serait contreproductif.

Nous savons que les lycées professionnels accueillent majoritairement des élèves issus de milieux populaires et issus de l’immigration, et dont les familles connaissent des difficultés économiques. Nous connaissons le ressentiment d’une partie des jeunes à l’égard d’une société dont ils se sentent exclus.

Nous savons aussi que les filles et les garçons se répartissent différemment, selon les spécialités offertes par les lycées. La répartition des élèves est très genrée, comme on dit aujourd’hui.


Or, le film The Old Oak, a pour objectif de montrer l’impérieuse nécessité de dépasser les clivages, de créer de la solidarité entre les diverses communautés de déshérités, recréer de la fraternité entre les individus quelles que soient leurs origines. Créer du lien, de l’échange, de la chaleur humaine là où tout semble n’être que misère et mal de vivre. Et notre héros, TJ le patron du pub, est un modèle de générosité. Pas de charité, mais de la solidarité, de la fraternité. Il force notre admiration et un attachement à son personnage.


Je voudrais revenir sur un élément qui m’a interpellée en tant que féministe :  la place de Yara dans le film. Car ce film c’est aussi l’histoire de cette jeune syrienne de 20 ans, passionnée de photographie. Elle est l'une des rares adultes syriennes non voilées, sinon la seule. Elle parle d’égale à égale avec les hommes qui l’ont insultée, agressée, car migrante. Elle tisse un lien d’amitié avec TJ le patron du pub, parle un français presque parfait. En fait, elle est l’inverse de tous les stéréotypes attachés aux Syriennes : elle n’est pas voilée, et son appareil photo en bandoulière, elle semble partir à la découverte du monde, curieuse de tout ce qui la différencie de sa vie précédente, même si elle rêve de pouvoir revenir un jour en Syrie, une Syrie débarrassée de la dictature de Assad et du terrorisme de Daesch, et de cette guerre qui l’a fait fuir son pays et se réfugier en France. En fait, Yara, héroïne du film, est un modèle de jeune femme libre, qui s’émancipe, et qui refuse toute assignation à sa place de migrante.


Je terminerai mon propos en vous félicitant pour votre travail qui relève de la lutte contre le racisme, ce qui n’est pas si facile dans une région où nombre de migrants arrivent pour tenter de passer en Angleterre à partir de Dunkerque ou de Grande Synthe.

Baignant moi-même dans le milieu de l’éducation populaire puis de l'éducation depuis ma plus tendre enfance, je sais non seulement combien il est difficile d’enseigner aujourd’hui, particulièrement en Lycée Professionnel, et combien il est nécessaire de transmettre des valeurs, une ouverture, et de l’espoir face à la montée du racisme. Vous l’avez certainement fait en vous appuyant sur ce film. Bravo ! "

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