Ce 25 novembre 2024, force est de constater que les violences envers les filles et les femmes sont encore très répandues voire justifiées et banalisées, dans le monde. Les ignorer ou les minimiser en fonction des cultures ou du contexte géopolitique ne fait pas avancer la cause des femmes, ici en France.
Or, nous sommes face à un paradoxe : les associations féministes « mainstream » prétendent lutter contre les viols et violences sexuelles ici, mais restent plutôt silencieuses face à ces violences, selon l’identité des auteurs ou des victimes. C’est ignorer que si nous voulons gagner la majorité culturelle, il faut dénoncer les violences et leurs auteurs, partout dans le monde. Ne jamais confondre les victimes et les bourreaux. Il y a des victimes, la plupart du temps des femmes, et il y a des violeurs, la plupart du temps des hommes !
En cette journée internationale de lutte pour l’élimination de ces violences, nous mettons en exergue trois événements qui ont marqué l'actualité :
1) En France le procès des viols de Mazan où le courage de Gisèle Pélicot a révélé d’une part ce qu’est la soumission chimique, et d’autre part la lâcheté de tous les auteurs des viols. La peine maximale, 20 ans de prison, a été requise contre Dominique Pélicot pour avoir drogué, violé et livré à des inconnus son ex-femme, et avoir filmé ces viols pendant des années. Cependant, nous avons aussi entendu que la notion de viol est encore fragile dans notre société. Or, si l’impunité c’est fini, notre société progressera.
2) En République Islamique d’Iran, alors que la propagande du régime assénait que le mouvement Femme Vie Liberté qui a suivi la mort de Mahsa Amini était sous cloche, une image a fait le tour du monde : celle de Ahou Daryei, jeune étudiante en littérature française de 22 ans. Après une altercation avec la police de l’université pour une tenue non conforme, Ahou a jeté à terre ses vêtements, et s’est promenée en sous-vêtements. Alors qu’elle nous était apparue bien seule, son image est devenue virale, montrant ainsi que la révolution continue et qu’elle est soutenue aussi bien en Iran qu’à l’extérieur.
3) La manifestation organisée à Paris par le collectif Nous Toutes a réuni des dizaines de milliers de femmes ce 23 novembre. Mais force est de constater qu’encore cette fois, un parfum d’antisémitisme régnait dans la manifestation : le cortège Nous Vivrons fort de 500 personnes, dénonçant les violences sexuelles et les viols des terroristes du Hamas, demandant la libération des otages, a été tenu loin derrière le cortège officiel. C’est sous protection policière qu’il a pu défiler, loin derrière les drapeaux palestiniens qui ponctuaient la manifestation, et loin des regards de la plupart des manifestantes.
Un viol est un viol. Tant que des prétendues féministes ne se solidariseront pas avec les victimes du monde entier, elles empêcheront la cause des femmes d’avancer, ici, en France.
Nos pensées solidaires vont également vers les Ukrainiennes, les Soudanaises, les Israéliennes, victimes de viols armes de guerre, vers les Iraniennes, les Afghanes et toutes les femmes et filles vivant sous des régimes d’apartheid de sexe.
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